Oodi, « Ode » en français, a ouvert officiellement ses portes le 5 décembre, le dernier jour du centième anniversaire de la Finlande. Sa structure ondulante en bois d’épicéa et verre contraste avec les bâtiments en métal et verre qui l’entourent comme le récent Musiikkitalo et son précurseur Sanomatalo, le premier immeuble à grande baies vitrées d’Helsinki, sans oublier le musée d’art contemporain Kiasma en verre et béton.
Oodi est le fruit du bureau ALA Architects et est recouverte de 160 kilomètres d’épicéa finlandais, en fait pas tout à fait car les travaux ne sont pas encore terminés comme on peut le voir sur les photos.
Les dates de livraison sont rarement respectées dans le bâtiment en Finlande et les ouvriers ont eu beau mettre les bouchées doubles pour terminer l’extérieur de l’édifice, l’installation des panneaux de bois s’est avérée beaucoup plus longue que prévu.
La nouvelle bibliothèque est destinée à promouvoir la connaissance, l’apprentissage et l’égalité d’accès à la culture. 100 000 livres seront à la disposition du public au 3ème niveau du bâtiment.
Au deuxième niveau, Oodi cible également d’autres amateurs de culture et technologie, avec des studios de musique, des salles de montage de film et un cinéma. La mise à disposition gratuite d’imprimantes 3D et de découpeuses laser fait partie du programme. Le deuxième niveau n’est pas encore ouvert.
Samedi je n’ai pas vu les robots déplacer les livres… Eh oui, il y a une armada de robots semblables à de petits chariots gris qui normalement vont se mouvoir à l’intérieur et à l’extérieur des ascenseurs, contourner les obstacles (à vérifier) et amener les livres aux rayons prévus. Là, un être humain prendra le relais… pour le moment 😉 Les robots feront partie du spectacle pour les 10.000 visiteurs attendus chaque jour.
Oodi aura des zones calmes pour étudier mais dans les autres parties, le silence ne sera pas la loi. Bruit et désordre seront la norme dans le coin des « nerds » – l’endroit où se rassembler et créer pour y construire des objets, utiliser des instruments de musique ou jouer à des jeux sur console (2ème niveau).
La décision de ne pas séparer la section enfants de celle des adultes dans le dernier étage panoramique du bâtiment, un vaste espace de 50 mètres de long aux murs de verre de chaque côté et au toit en forme de nuage a été mûrement réfléchie par la direction de la bibliothèque. Le bruit des enfants est pour elle un bruit « positif » et elle précise que l’acoustique est telle que si les gens crient d’un côté, c’est à peine audible de l’autre.
À contre-courant de la fermeture de bibliothèques partout dans le monde, la Finlande a investi 100 millions d’euros dans Oodi. Dans une Finlande de 5,5 millions d’habitant, 68 millions de livres sont empruntés chaque année. Après l’eau potable, les bibliothèques d’Helsinki sont le deuxième service public le mieux apprécié et il n’y a pas eu pour le moment de reproche pour ce très important investissement financier.
En tant qu’heureux participant à l’atelier lecture, j’apprécie la facilité de l’emprunt d’ouvrage (en français) grâce à helmet.fi, le service web des bibliothèques d’Helsinki. Par contre j’ai un petit bémol à dire concernant cette magnifique bibliothèque..
il n’y a actuellement que 12 places assises avec table alimentée en prises électriques dans tout le 3ème niveau, celui de la bibliothèque ! Les seules autres prises électriques visibles sont sur les marches des escaliers de cet étage.. Quand on sait que le succès des cafés du genre Expresso House vient justement de la possibilité de recharger son ordi ou son téléphone en plus du wifi, je ne comprend pas leur absence ici !
Il y a plusieurs zones avec table, canapé et même un café, mais aucune n’est équipée de prises électrique. Difficile d’imaginer de passer plusieurs heures avec son ordinateur pour travailler et emprunter des livres dans cet espace, autonomie et puissance étant incompatible dans les ordi premiers prix, surtout avec une batterie un peu vieillissante.
M’asseoir sur une marche pour travailler avec mon ordi portable sur les genoux, non merci ! Je pense que je n’investirai pas cet espace pourtant sympathique si j’ai besoin de travailler avec, les Expresso House et helmet.fi auront encore ma clientèle 😉
Je m’y suis rendue le jour de l’ouverture, Sophie aussi y étais mais pas en même temps que moi, dommage! Je suis passée au rayon livres en français. Beaucoup d’auteurs finlandais traduit en français, surtout des auteurs jeune, pas uniquement les traditionnel classique connu. Ca vaudra le coup de s’y pencher plus sérieusement pour d’éventuelles trouvailles qui alimenteront nos ateliers lectures.
Nous avons été ébahies Sophie et moi lors de notre visite, quelques heures seulement après l’ouverture officielle, le mercredi 5 décembre. J’en avais les larmes aux yeux d’enthousiasme. Oodi, c’est plus qu’une bibliothèque, c’est plus qu’une perle architecturale. C’est un idéal. C’est un salon ouvert à tous sans distinction (kansalaisten olohuone). « Pour les intellos, pour les timides, pour les sans-abris, pour les couche-tard, pour les écoliers, pour les musulmans, pour les solitaires, pour les super-héros, pour les riches, pour les étudiants, pour les pervers, pour les amateurs, pour les paresseux, pour les juifs, pour les mignons, pour les pauvres… les parois de l’escalier noir en spirale surnommé DNA nous souhaitent la bienvenue à tous. Oodi, c’est pour moi, c’est pour toi, c’est pour eux, Oodi c’est pour nous tous! Au troisième étage, j’ai l’impression de me trouver sur le pont d’un paquebot, les baies vitrées donnent sur le parlement. Un message invisible semble flotter dans cet espace magnifique et ondulant : on est tous sur le même bateau, et notre bateau est beau. Oodi, c’est une source de citoyenneté et de solidarité, de complicité citoyenne.
Ah oui, vraiment un immense coup de cœur pour ce « salon pour tous »! La journée porte ouverte le 5 décembre nous a permis de visiter tous les étages, mais il va surement falloir y revenir plusieurs fois pour tout explorer, et ce sera avec plaisir! Je ne rajoute pas de photos pour que chacun ait le plaisir de la découverte 😉