jeudi 12 Janvier
à partir de 17h00, heure d’Helsinki
J’ai couru vers le Nil – Alaa Al-aswany
(édition française Actes Sud, septembre 2018)
Pourquoi ce livre ?
Le choix de ce livre a d’abord cherché à respecter les critères retenus par les participants de l’atelier pour le programme lectures de l’année 2022-2023, à savoir :
- un roman publié il y a moins de 10 ans
- un roman qui nous fasse découvrir d’autres univers que celui du paysage français
- un roman de moins de 600 pages
- un roman que nous avons déjà lu et que nous proposons en connaissance de cause.
Je me suis donc orientée vers les romans de littérature étrangère que j’avais pu lire récemment et c’est ainsi que j’ai pensé à J’ai couru vers le Nil d’Alaa Al-aswany traduit en français en 2018 et sorti en poche l’année suivante. Ayant habité au Caire pendant 2 ans, de 2014 à 2016, les événements de la place Tahrir de 2011 étaient encore bien présents dans les esprits à l’époque de notre séjour, non seulement dans les récits que nous en faisaient les personnes que nous avons rencontrées mais aussi dans la vie quotidienne avec les restrictions de déplacements, les consignes de sécurité à respecter, les alertes à la bombe, etc.
Lorsque j’ai lu le roman en France pendant l’été 2020, récits, souvenirs et compréhension / interprétation personnelle des événements ont resurgi avec une telle justesse et une telle acuité que je l’ai dévoré en 3 jours. En proposant le livre pour cet atelier, je me suis demandé comment celui-ci serait accueilli par un lectorat n’ayant pas vécu en Egypte et j’ai hésité à le mettre sur la liste. Aucun autre auteur lu récemment ne m’ayant autant tenu en haleine, je me suis décidée. C’est donc avec une impatience certaine – mêlée toutefois de crainte et d’incertitude – que j’attends d’entendre vos impressions de lecture, quelles qu’elles soient, puisque vous aurez plus probablement lu le roman avec une autre subjectivité que la mienne, avec d’autres biais de perception.
Résumé :
Le Caire, 2011. La mobilisation populaire est à son comble sur la place Tahrir. Dans la foule se croisent et se lient des individus de tous bords. Autour de Dania et de Khaled, qui vivent un amour impossible, gravite une galaxie de personnages issus des diverses réalités de l’Égypte moderne : un grand bourgeois copte, ardent jouisseur converti en fervent militant, un ancien communiste désabusé, une présentatrice télé érigée en parangon de vertu… Chacun incarne une facette de cette révolution qui marque un point de rupture dans leur destinée et dans celle de leur pays.
Espoir, désir, hypocrisie, répression, Alaa El Aswany assemble ici les pièces de l’histoire égyptienne récente, frappée au coin de la dictature, et convoque le souffle d’une révolution qui fut aussi la sienne.
Dix ans après les printemps arabes, le renouveau espéré n’a pas eu lieu. En Égypte, la répression est plus féroce que jamais. Mais l’aspiration à des changements radicaux demeure, impérissable.
A propos de l’auteur :
Né en 1957, Alaa El Aswany est l’un des écrivains les plus célèbres du monde arabe. Son premier roman «L’Immeuble Yacoubian», publié en 2006, est devenu un véritable phénomène éditorial international. Romancier, nouvelliste, essayiste, il est traduit en une trentaine de langues et a reçu une quinzaine de prix littéraires.
Chroniqueur engagé, il défend ardemment les valeurs de la démocratie dans de nombreux articles parus dans la presse égyptienne et internationale. Il est l’un des membres fondateurs du mouvement d’opposition « Kifaya » (Ça suffit).
En 2011, il a pris une part active au Printemps arabe et participé au mouvement de la place Tahrir. Cette expérience lui a inspiré son roman «J’ai couru vers le Nil», publié en français en 2018 et vendu à près de 30.000 exemplaires mais interdit, selon l’écrivain, dans tous les pays arabes sauf la Tunisie, le Maroc et le Liban.
Alaa El Aswany vit aujourd’hui aux États-Unis où il enseigne la littérature.
A écouter :
Texte rédigé par Marie qui n’était pas en mesure d’écrire directement sur le blog
L’atelier se déroulera comme d’habitude en virtuel via Skype. Bonne lecture et au plaisir de vous revoir jeudi 12 Janvier !