Bonjour à toutes et tous !
Le mercredi 3 avril, c’est-à-dire dans moins de six semaines, se tiendra la réunion de sélection des livres à lire pour la nouvelle saison 2024 – 2025 de notre club de lecture.
Si vous souhaitez y participer régulièrement, vous pouvez présenter plusieurs livres, il n’y a pas de limite. Il est impératif que vous les ayez déjà lus, car vous devrez argumenter pendant la réunion de sélection pour nous expliquer les raisons de vos choix ! Ces précisions nous permettront de faire notre sélection collégiale.
Quelques critères restrictifs sont à respecter (si possible) :
- des œuvres récentes, écrites ou traduites en français, de moins de 10 ans et que l’on peut trouver en format e-book (impératif),
- des romans, de préférence, tout en évitant les brulots trop clivants,
- 250 – 300 pages max devrait être la taille idéale. Ne jamais dépasser 500 pages !
Vos propositions de romans devront être faites dans les commentaires de cet article. Vous indiquerez le titre de l’ouvrage, son auteur et ajouterez la quatrième de couverture ou un commentaire succin afin de présenter le livre.
Les dates et horaires des ateliers lectures de la session 2024 -2025 seront définis lors de l’atelier de rentrée. Il se tiendra probablement le mercredi 21 aout 2024 à 16 h 00 (heure de Paris, à confirmer).
À vos commentaires !
Averroès ou le secrétaire du diable – Gilbert Sinoué
L’autobiographie romancée du plus grand penseur du monde musulman. Considéré comme subversif tant par l’Église que par les théologiens musulmans, il est traité en paria et contraint de fuir sa ville natale, Cordoue. Après avoir vécu dans la clandestinité et la pauvreté, il meurt à 72 ans, haï de tous, en exil à Marrakech.
Mohed Altrad – Badawi
S’arracher à son pays est un chemin difficile. Ce livre est le récit de cette sorte de souffrance. Le héros, un jeune Badawi, un homme du désert, blessé par sa famille, lassé de la vie de misère et des humiliations, écartelé entre l’existence qu’on lui impose et celle qu’il voudrait vivre, part pour la France réaliser son rêve: devenir quelqu’un, quelqu’un d’autre. Désirant à tout prix oublier son passé, croyant être devenu cet “autre”, il reviendra pourtant sur les traces de son enfance, ramené par un amour qui ne suffit pas à le sauver de ses contradictions, ramené à toute force par cet appel du désert qu’il ne parvient jamais à étouffer. Entre l’amour d’une femme à laquelle il a promis le bonheur et le destin qu’il s’est promis à lui-même, il lui faudra choisir. D’une écriture empreinte de sincérité et nourrie de sa propre histoire, Mohed Altrad raconte le désert et les blessures de l’exil.
Les Virtuoses de la 5ème avenue – Joy Callaway
À la croisée des Quatre Filles du docteur March et d’Edith Wharton.
New York, 1891.
Issue d’une famille pauvre mais raffinée, Virginia Loftin est la plus audacieuse d’une fratrie de quatre sœurs et d’un frère. Elle souhaite devenir une romancière célèbre malgré son sexe et épouser Charlie, son voisin et premier amour. Mais lorsque ce dernier demande la main d’une riche héritière, Ginny est désemparée. Elle s’isole et transforme leur histoire en roman, réécrivant sans cesse une fin plus heureuse. Un jour, elle est conviée à se rendre dans un salon d’artistes, tenu par John Hopper. Dans cette assemblée, Ginny redevient elle-même et s’épanouit sous les attentions du beau et énigmatique John. Jusqu’à ce que Charlie ressurgisse dans sa vie. Une vie où les désillusions et les sombres secrets se dévoilent peu à peu…
Le Mathemagicien – Stéphane Chadeaux
Et s’il était possible de tout réussir : Amour, Amitié, Argent, Aventure ?
Et s’il y avait un secret, une formule… pour atteindre ses rêves ?
L’aventure commence avec ce mystérieux anthropologue et le jeune mathématicien Tom à l’aube de sa vie d’homme. Son savoir et sa découverte d’un algorithme pouvant changer le monde, l’amèneront à suivre le chemin vers sa vérité, par-delà son entêtement et ses croyances. L’espoir poussera Tom sur les routes, pour vivre une épopée initiatique. Il y croisera plusieurs personnages parfois obscurs, parfois bienveillants, mais qui l’aideront peut-être tous à mener son improbable quête…
« Nous méritons tous le bonheur… En plus d’une aventure, cette histoire est une invitation à l’écoute des autres, de soi-même et de toutes les petites choses qui font de chacun de nous, ces êtres si riches et attachants. »
Stéphane Chadeaux, scientifique de formation, a travaillé durant vingt ans pour l’exploration de l’espace. Passionné de voyages et de rencontres, il a écrit son premier roman en hommage à toutes les œuvres qui jalonnent les chemins initiatiques.
L’Oreille de Kiev – Andreï Kourkov
Kiev, 1919. La ville est tombée aux mains des bolcheviks en février et le nouveau pouvoir s’y met en place tant bien que mal alors que la guerre civile fait rage : la région est en proie à des combats opposant les troupes de l’indépendantiste ukrainien Petlioura, l’armée blanche de Denikine, les anarchistes de Makhno…
Samson, jeune étudiant, se retrouve du jour au lendemain à devoir se débrouiller seul après qu’un cosaque a tué son père sous ses yeux et lui a tranché à lui son oreille droite. Il découvre bientôt que celle-ci continue à entendre et lui transmet par moment les bruits qu’elle capte, même à distance.
Enrôlé un peu par hasard dans la milice, Samson commence par enquêter sur les deux soldats de l’Armée rouge qu’on lui a imposés comme locataires et qu’il soupçonne de se livrer au brigandage, aidé par une jeune femme, Nadejda, bolchevik convaincue et employée au Bureau des statistiques, dont il ne tarde pas à tomber amoureux. Cette enquête le conduit sur la piste d’autres crimes dont l’instigateur serait un mystérieux Jacobson…
Le cœur de Kiev – Andreï Kourkov
Une douce brise souffle sur Kiev, en ce mois d’avril 1919. Pourtant, l’époque est à l’anxiété, au danger et à la faim. La population est soumise au diktat de décrets promulgués quotidiennement par le nouveau pouvoir bolchevique, que le jeune Samson, membre de la milice, est chargé de faire respecter. Mais, en ces temps de disette, celui interdisant tout commerce de viande a du mal à passer. Difficile de résister à des pirojki aux abats vendus sous le manteau au Marché juif quand le régime quotidien se compose de fade gruau d’avoine! Samson ne le sait que trop bien. Difficile aussi de se promener fièrement au bras de sa tendre amie sans se faire remarquer par les agents de la Tchéka. Sans parler des risques qu’il y a à errer, la nuit, aux abords de la gare où règnent les agents sans scrupule de la puissante direction des chemins de fer…
Alors vous ne serez plus jamais triste – Baptiste Beaulieu
Un médecin qui a perdu le goût de vivre décide de mettre fin à ses jours. Il monte dans un taxi pour régler quelques affaires à l’hôpital et rencontre la conductrice, une vieille dame excentrique, qui possède le don de deviner le moment exact de la mort des gens. Elle lui propose de lui laisser 7 jours pour revenir sur sa décision. Il cède à sa proposition. L’ouvrage est paginé à rebours.
Les Grandes Oubliées Pourquoi l’Histoire a effacé les femmes – Titiou Lecoq
« On nous a appris que l’histoire avait un sens et que, concernant les femmes, elle allait d’un état de servitude totale vers une libération complète, comme si la marche vers l’égalité était un processus naturel. Ce n’est pas exact. On a travesti les faits. »
De tout temps, les femmes ont agi. Elles ont régné, écrit, milité, créé, combattu, crié parfois. Et pourtant elles sont pour la plupart absentes des manuels d’histoire.
Pourquoi ce grand oubli ? De l’âge des cavernes jusqu’à nos jours, Titiou Lecoq s’appuie sur les découvertes les plus récentes pour analyser les mécanismes de cette vision biaisée de l’Histoire. Elle redonne vie à des visages effacés, raconte ces invisibles, si nombreuses, qui ont modifié le monde.
Pédagogue, mordante, irrésistible, Titiou Lecoq propose un livre et une lecture engagés. Elle révèle au grand jour les rôles qu’ont joués les femmes dans l’Histoire, et s’inscrit avec brio dans la lignée des travaux de l’historienne Michelle Perrot qui signe la préface.
« Femme libre et engagée, esprit avide et curieux, écrivaine confirmée, Titiou Lecoq livre un grand récit, passionnant et vrai. » Michelle Perrot
Les femmes ne se sont jamais tues. Ce livre leur redonne leurs voix.
Les amants de Casablanca – Tahar Ben Jelloun
A Casablanca, Nabile et Lamia forment un couple solide depuis plus de dix ans. Ils se sont connus à Paris, ont fait construire une maison et ont trois enfants. Jusqu’au jour où elle s’éprend de Daniel, un sulfureux collectionneur de femmes. Alternant les points de vue des deux protagonistes, ce roman explore la puissance du premier amour, les impasses du mariage et les ambivalences du désir.
Partir – Tahar Ben Jelloun
Tanger, début des années 1990 : un groupe d’étudiants se retrouve régulièrement au café de la Falaise, en bord de mer, d’où l’on aperçoit les côtes d’Espagne et, le soir, les lampadaires qui s’allument…
Jour après jour, ils rêvent de ce paradis qui semble à portée de main.
L’un d’eux, qui ne supporte plus la perspective du chômage à vie et le régime autoritaire d’un roi en fin de règne, est bien décidé à partir. Mais la mort tragique d’un de ses cousins, mort noyé au cours de sa traversée clandestine, le dissuade de tenter l’aventure par la même filière. Alors qu’il est à deux doigts de sombrer dans le désespoir, n’entrevoyant aucune issue, il rencontre un riche Espagnol, Miguel, qui le prend sous sa protection tout en lui mettant un étrange marché en main : il est d’accord pour l’emmener à Barcelone, mais à condition que le jeune homme devienne son amant et vive avec lui.
Lorsqu’on n’est en rien homosexuel, mais que l’alternative se résume à un enfer certain et à ce qui sera peut-être un autre enfer, mais où tout semble possible, il est clair qu’il n’y a pas de bon choix. D’autant plus que certains démons islamistes ont, eux, traversé depuis longtemps la Méditerranée… Partir est un roman fort, âpre et humain, où le personnage central permet à l’auteur de décrire un mouvement mondial – l’attrait, ou plutôt le mirage, des pays dits « développés » – et de poser les questions cruciales de l’exil : pourquoi veut-on à tout prix quitter son propre pays ? Que fait-on après ce départ ?
Heureux les heureux – Yasmina Reza
Dans le 95, qui va de la place Clichy à la porte de Vanves, je me suis souvenue de ce qui m’avait enchaînée à Igor Lorrain. Non pas l’amour, ou n’importe lequel des noms qu’on donne au sentiment, mais la sauvagerie. Il s’est penché et il a dit, tu me reconnais ? J’ai dit, oui et non. Il a souri. Je me suis souvenue aussi qu’autrefois je n’arrivais jamais à lui répondre avec netteté. – Tu t’appelles toujours Hélène Barnèche ? – Oui. – Tu es toujours mariée avec Raoul Barnèche ? – Oui. J’aurais voulu faire une phrase plus longue, mais je n’étais pas capable de le tutoyer. Il avait des cheveux longs poivre et sel, mis en arrière d’une curieuse façon, et un cou empâté. Dans ses yeux, je retrouvais la graine de folie sombre qui m’avait aspirée. Je me suis passée en revue mentalement. Ma coiffure, ma robe et mon gilet, mes mains. Il s’est penché encore pour dire, tu es heureuse ? J’ai dit, oui, et j’ai pensé, quel culot. Il a hoché la tête et pris un petit air attendri, tu es heureuse, bravo.
La bibliothèque des rêves secrets – Michiko Aoyama
Homme ou femme, jeune ou vieux, salarié ou retraité… ils sont cinq à franchir le pas de la petite bibliothèque tenue par Sayuri Komachi en plein coeur de Tokyo. Leur point commun: ils sont au croisement de leur vie. A chacun Sayuri Komachi, énigmatique bibliothécaire attentive aux autres, proposera un ouvrage totalement inattendu, bien loin de celui qu’ils croyaient être venus chercher.
Mais ce choix ne relève pas du hasard, ce livre se révèle comme le jalon qui leur permettra de changer de vie.
Sayuri Komachi dévoile à chaque lecteur le pouvoir de la lecture et l’importance qu’une personne attentive et à l’écoute peut avoir sur le destin de chacun d’entre nous.
La Maison – EMMA BECKER
« J’ai toujours cru que j’écrivais sur les hommes. Je ne peux relire mes livres sans m’apercevoir que je n’ai jamais écrit que sur les femmes. Sur le fait d’en être une, et sur les milliers de formes que cela prend. […] Écrire sur les putes, qui sont une telle caricature de femmes, la nudité schématique de cet état, être une femme et rien que ça, être payée pour ça, c’est comme examiner mon sexe sous un microscope. Et j’en éprouve la même fascination qu’un laborantin regardant des cellules essentielles à toute forme de vie se multiplier entre deux lamelles de verre. »
Prix du roman des étudiants
France Culture – Télérama 2019
Prix Blù-Jean-Marc Roberts 2019
Prix du Roman News 2019
Emma Becker est née en 1988 dans les Hauts-de-Seine et vit à Berlin où, durant deux ans, elle a travaillé dans une maison close. Elle est écrivain. Aux Éditions Denoël, elle a publié Mr. (2011 ; J’ai lu, 2020) et Alice, à paraître chez J’ai lu.
« Emma Becker évite tous les pièges : ni angélisme ni leçons de morale. Elle n’encense pas la prostitution, ne passe sous silence ni sa misère, ni sa violence, ni ses dangers, ni sa tristesse. […] Elle livre son expérience avec une sincérité et une sensibilité extrêmes. »
Frédéric Beigbeder – Le Figaro Magazine
Temps Glaciaires – FRED VARGAS
« Adamsberg attrapa son téléphone, écarta une pile de dossiers et posa les pieds sur sa table, s’inclinant dans son fauteuil. Il avait à peine fermé l’œil cette nuit, une de ses sœurs ayant contracté une pneumonie, dieu sait comment.
– La femme du 33 bis ? demanda-t-il. Veines ouvertes dans la baignoire ? Pourquoi tu m’emmerdes avec ça à 9 heures du matin, Bourlin ? D’après les rapports internes, il s’agit d’un suicide avéré. Tu as des doutes ?
Adamsberg aimait bien le commissaire Bourlin. Grand mangeur grand fumeur grand buveur, en éruption perpétuelle, vivant à plein régime en rasant les gouffres, dur comme pierre et bouclé comme un jeune agneau, c’était un résistant à respecter, qui serait encore à son poste à cent ans.
– Le juge Vermillon, le nouveau magistrat zélé, est sur moi comme une tique, dit Bourlin. Tu sais ce que ça fait, les tiques ? »
Le printemps s’annonça par un triolet de suicides. Une même signature laissée près des victimes, un étrange symbole en forme de guillotine. Pour le commissaire Adamsberg et ses adjoints Danglard et Retancourt, c’est le début d’une enquête débridée qui les conduira des arcanes d’une étrange société, férue des écrits de Robespierre, aux terres lointaines et embrumées d’Islande. Entre polar historique, tragédie et conte fantastique, Fred Vargas maîtrise à merveille le subtil équilibre des genres pour créer le sien, inimitable.
L’Usage du monde – Nicolas Bouvier
A l’été 1953, un jeune homme de vingt-quatre ans, fils de bonne famille calviniste, quitte Genève et son université, où il suit des cours de sanscrit, d’histoire médiévale puis de droit, à bord de sa Fiat Topolino. Nicolas Bouvier a déjà effectué de courts voyages ou des séjours plus longs en Bourgogne, en Finlande, en Algérie, en Espagne, puis en Yougoslavie, via l’Italie et la Grèce. Cette fois, il vise plus loin : la Turquie, l’Iran, Kaboul puis la frontière avec l’Inde. Il est accompagné de son ami Thierry Vernet, qui documentera l’expédition en dessins et croquis. Ces six mois de voyage à travers les Balkans, l’Anatolie, l’Iran puis l’Afghanistan donneront naissance à l’un des grands chefs-d’oeuvre de la littérature dite « de voyage », L’Usage du monde, qui ne sera publié que dix ans plus tard et à compte d’auteur la première fois avant de devenir un classique. Par son écriture serrée, économe de ses effets et ne jouant pas à la « littérature », Nicolas Bouvier a réussi à atteindre ce à quoi peu sont parvenus : un pur récit de voyage, dans la grande tradition de la découverte et de l’émerveillement, en même temps qu’une réflexion éthique et morale sur une manière d’être au monde parmi ses contemporains, sous toutes les latitudes. » alt= »Bouvier » />
A l’été 1953, un jeune homme de vingt-quatre ans, fils de bonne famille calviniste, quitte Genève et son université, où il suit des cours de sanscrit, d’histoire médiévale puis de droit, à bord de sa Fiat Topolino.
Nicolas Bouvier a déjà effectué de courts voyages ou des séjours plus longs en Bourgogne, en Finlande, en Algérie, en Espagne, puis en Yougoslavie, via l’Italie et la Grèce. Cette fois, il vise plus loin : la Turquie, l’Iran, Kaboul puis la frontière avec l’Inde.
Il est accompagné de son ami Thierry Vernet, qui documentera l’expédition en dessins et croquis.
Ces six mois de voyage à travers les Balkans, l’Anatolie, l’Iran puis l’Afghanistan donneront naissance à l’un des grands chefs-d’oeuvre de la littérature dite « de voyage », L’Usage du monde, qui ne sera publié que dix ans plus tard et à compte d’auteur la première fois avant de devenir un classique.
Par son écriture serrée, économe de ses effets et ne jouant pas à la « littérature », Nicolas Bouvier a réussi à atteindre ce à quoi peu sont parvenus : un pur récit de voyage, dans la grande tradition de la découverte et de l’émerveillement, en même temps qu’une réflexion éthique et morale sur une manière d’être au monde parmi ses contemporains, sous toutes les latitudes.